Le printemps a apporté un "vent de Folie" au CAPJ

                                Commentaires et photos

Vendredi 4 avril 2025               Inauguration des Folies

Ce vendredi, entrée en "Musicales en Folie" grâce à l'accueil toujours chaleureux de Patrick Chapuis, maire de Fontaine-lès-Dijon et à l'intervention d'Olivier Renaut, président de la Scène Fontainoise...

Après un petit mot de Gaspard Dehaene et de Franck Avitabile...,

après le plaisir d'entendre des jeunes flûtistes élèves de l'ACF...place fut faite au talentueux trio Noctua : un bel ensemble pour nous offrir des pièces de Chostakovitch et deux tangos de Piazzola toujours plébiscités.

Applaudissements bien mérités pour ces excellentes jeunes musiciennes.

On attendait l'inattendu...

             ...et on a eu un maelström de surprises...

Ici, le Hip-Hop dans sa représentation "danse" fut associé de façon originale aux pièces les plus variées du répertoire classique (De Bach, Berio à Arvo Pärt) interprétées au plus près possible de la dynamique du genre par Clara Adam au piano et Karlos Marco au violon. On ne peut qu'être confondu devant cette gestuelle où désarticulation, violence et souplesse des corps sollicitent sans pitié les possibilités gymnastiques et expressives des deux danseuses.

Quant au récital de Franck Avitabile "Piano-Jazz", ce fut un moment remarquable qui a enthousiasmé les mélomanes de tout bord. Que ce soit dans ses inventives créations originales (Chilhood memory-Arabesque)  ou ses adaptations talentueuses de Chopin, Fauré, Lili Boulanger, Gainsbourg et celle de l'adagio  du concerto 23 de Mozart, la richesse harmonique, rythmique, le sens de la "couleur", de l'ambiance, une musicalité omniprésente ne pouvaient occulter les dons techniques pianistiques prodigieux de Franck Avitabile: "ses mains courent sur toute l’étendue du clavier, et au gré de leurs ébats, se croisent, dialoguent et « contre-chantent » avec une indépendance parfaite". Bob Hatteau

                Un grand moment " d'inattendu " époustouflant

       https://www.youtube.com/watch?v=WA4z3HMQjWo 

                       Variations hispaniques

Dès les premières notes d' Andaluza de Granados sous les doigts de Frédéric Lagarde, la magie opère...Karine Herrou Gonzalez, célèbre et flamboyante danseuse de flamenco, peut arriver en majesté : splendide

En lieu et place de la guitare et du chant traditionnels du flamenco, seront convoqués Granados, De Falla, Ravel, Piazzolla, incarnés par le piano incandescent de Frédéric Lagarde dont on connait les dons pianistiques et artistiques... que ce soit en solo (Pavane pour une infante défunte de Ravel - le brillant allegro de concert de Granados) ou en osmose avec la danse (Alborada del gracioso de Ravel, De Falla...)

Danseuse flamenco de haut niveau qui envoûte les salles du monde entier, Karine Herrou Gonzalez est une artiste aux multiples visages tout aussi à l'aise dans une danse "traditionnelle" espagnole (Manuel de Falla), dans un solo claquettes-castagnettes « Siguiryia », que dans un langage chorégraphique plus contemporain avec Piazzolla transcrit au piano par Frédéric Lagarde.

Les quelques explications culturelles des deux artistes apporteront un éclairage sur le contexte historique, l'âme même du flamenco et sur les symboles véhiculés par la danse du programme à venir.

Le choix des musiques, des chorégraphies, de la dramaturgie est le fruit d'un travail et d'une intuition culturelle et artistique commune aux deux auteurs; d'où cette parfaite alchimie apportant une dimension symbolique, spirituelle à ce spectacle qui suscita une profonde émotion.

                             Inoubliable...!

Granados Allegro de concierto, Op.46  https://www.youtube.com/watch?v=j3xwGB-a73U

Après l'inattendu...le classique

Vendredi 4 avril       Concert d'ouverture de l'EOD

Ouverture donc...celle des "Noces de Figaro" de Mozart, dynamique...comme l'Ensemble Orchestral de Dijon et son chef emblématique Flavien Boy.

Puis, le très apprécié Gaspard Dehaene a interprété avec la sensibilité qu'on lui connait, le concerto n°23 de Mozart et son célèbre adagio, l'un des plus beaux des 25 concertos pour piano du compositeur. Sous les doigts du pianiste à la musicalité mozartienne et dans une parfaite connivence avec l'orchestre...un adagio qui ne craint pas de prendre le temps du chant "intérieur", mélancolique jusqu'à la douleur.

Comme souvent chez Mozart dans la forme concerto, après l'abandon de l'adagio, insouciance et gaieté du 3ème mouvement...Pour l'orchestre et le pianiste, retour à un tempo vif, à un rythme nerveux, aux traits virtuoses:  pirouette humoristique du facétieux et profond Mozart.

Le nombreux public admiratif et touché par l'exécution de cette œuvre, applaudit de tout cœur Gaspard, Flavien et l'EOD.   

Marguerite au rouet (Gretchen am spinnrade) , lied de Schubert sur un poème de Goethe adapté par Liszt pour le piano...tel fut le "cadeau" de Gaspard qui nous en offrit une interprétation passionnée où le chant magnifique de la main droite laisse toute sa place à la fièvre de la main gauche...Bravo !

C'est la "Symphonie classique" de Prokofiev qui clôtura cette soirée "classique": un saut dans le temps judicieux et jubilatoire. Comme son auteur, l'œuvre est ambivalente: Flavien Boy et son orchestre jouèrent de cette ambivalence entre la forme classique et ses procédés, et une écriture harmonique et rythmique du 20ème siècle, plus audacieuse.

Le résultat : un charme fou, un moment de bonheur et de vie.

Grâce soit rendue à Flavien et ses musiciens pour ce choix pertinent et cette exécution magnifique. Le public enthousiaste reçut avec plaisir la réexécution du 3 ème...et 1er mouvement.

Samedi 5 avril   Concert symphonique de l'ODB

L'Orchestre Dijon Bourgogne sous la direction raffinée de Joseph Bastian ouvrit le concert symphonique du samedi soir par "Fratres"

d'Arvo Pärt. L'orchestre, comme suspendu, tout en précise retenue, exprima tout le mystère et la spiritualité de cette œuvre "exceptionnelle" qui semble créer une sorte d'envoutement.

Faisait suite le concerto pour violoncelle de Schumann. Marc Coppey en soliste, d'une grande finesse expressive, a choisi la voie de l'intimité plutôt que celle du spectaculaire. Privilégiant le lyrisme intérieur de Schumann, ses emportements passionnés, le violoncelle se

fait "chant" soutenu par un orchestre attentif et souple. L'émotion est présente : le mouvement lent est saisissant d'une intense poésie.

Une suite de Bach poursuivait dans sa simplicité la confidence intime de Schumann.

En seconde partie, la symphonie n°6 "Pastorale' de Beethoven est venue conclure la soirée dans un élan d'optimisme.

Beaucoup de douceur, de simplicité, de clarté et de fraicheur dans cette Pastorale dirigée par Joseph Bastian: sa lecture inspirée n'est pas une description mais une immersion dans un nature joyeuse et tendre. Le 2ème mouvement est un moment de grâce...! A la brève tempête succède un final d'une vitalité sans emphase, joyeuse, populaire et sereine.

Dimanche 6 avril      Concert avec choristes

Le programme du dimanche matin est celui de la -re?-découverte de la messe en ré majeur d'Otto Nicolaï, œuvre sobre et lyrique, éclatante de fraicheur. D'une grande richesse chorale, elle est servie par les 110 choristes de l'ensemble "A Cœur Joie " impressionnant de cohésion, les timbres subtils des 4 solistes, la précision musicale des différents pupitres sous la direction fédérative de Flavien Boy.

La surprise fut celle de la "création" des 4 motets de Patrice Bréfort,

intemporels, poétiques, spirituels. Par une heureuse intuition artistique, dont il exposa les motivations, Flavien Boy choisit de les intégrer aux textes de la messe de Nicolaï, donnant un  sens  au saisissant contraste à ce saut dans le temps, entre classicisme et modernité.

Dimanche 6 avril      Concert de clôture EOD

Le Concerto n°3 de Beethoven en do mineur représente une charnière entre ses 2 premiers concertos encore assez " mozartiens" et les plus "beethoveniens " 4ème et 5ème. 

Chacun à sa place : Flavien Boy maîtrise avec finesse l'élan de l'orchestre, laissant la place à l'expression d'Eve-Melody Salom dont le toucher confère tour à tour délicatesse et profondeur à la ligne musicale. Après un 1er mouvement alerte, elle prend dans le largo le temps du " chant " spontané, simple tandis que le rondo final, virtuose, jubilatoire, met en évidence une complicité certaine avec Flavien Boy et l'orchestre, complicité qui se poursuivra avec un "4 mains" surprise du facétieux Rossini.

Après Beethoven, l'orchestre a su convoquer l'élégance, le lyrisme, la vitalité de Mozart dans la symphonie n°41. On admire, ici encore, le talent de Flavien Boy qui conduit avec une maîtrise admirable le puissant 4ème mouvement, véritable architecture sonore impressionnante qui justifie à elle seule le titre de cette symphonie: Jupiter !

Merci à Béatrice pour les commentaires et à Stéphane pour les photos. 

Samedi 5 avril       Spectacle Tout Public de l'ACF

Dans le cadre des musicales en folie, l’école associative de musique et de théâtre de Fontaine-les-Dijon, accompagnée par les écoles  de musique de Chevigny, de Genlis et l’EMOHD ont plongé le public  dans une aventure aussi musicale que mystérieuse : un Clarinescape Game — un escape game entièrement imaginé autour… de la clarinette !

Pensé et crée par Elena Arveiler et Simon Robert, professeur.e.s de clarinette, ce jeu musical original proposait une mission pas comme les autres : toutes les planètes musicales s’étaient éteintes, emportant avec elles les notes de musique. Seuls quelques échos subsistaient… Au public, grâce à la participation des clarinettistes, de résoudre énigmes et défis musicaux pour rallumer les planètes et reconstituer les mélodies perdues !

Au programme : reconnaissances de morceaux à l’oreille, puzzles de rythmes, reconstitution d’accord… Chaque énigme résolue ramenait une ou plusieurs notes à la vie. Et avec ces notes retrouvées, les élèves jouaient des musiques à la clarinette — jusqu’à terminer en beauté, tous ensemble, sur un morceau final où toutes les notes résonnaient à nouveau.

Un moment ludique, pédagogique, et profondément musical. Bravo à Elena et Simon pour cette idée aussi originale que magique !

                                                                                                                C J                                                                                   

La saison 2024-2025 de la Scène Fontainoise se termine avec ces "Musicales en Folie" 

Nous vous donnons rendez-vous le jeudi 25 septembre 2025 pour la présentation de la saison 2025 - 2026.

Le Président Olivier Renaut et toute l'équipe de la Scène Fontainoise remercient chaleureusement Monsieur Patrick Chapuis, Maire de Fontaine-lès-Dijon, la municipalité, le Conseil Départemental du soutien qu'ils nous ont apporté pour réussir ces "Musicales"... sans oublier nos fidèles partenaires auxquels vous pouvez accorder votre bienveillance.